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Ce qui change pour le portefeuille des Belges en 2024

Salaires en hausse et flexi-jobs

Les salaires d’un demi-million d’employés de la commission paritaire 200 (CP 200) augmenteront de 1,48 % à partir de janvier, avec le mécanisme d’indexation automatique.

En comparaison, l’indexation au 1er janvier 2022 s’élevait à 3,58 % et a été largement battue par celle du 1er janvier 2023 qui a atteint 11,08 %, un record historique. Les deux dernières années ont en effet été caractérisées par une inflation élevée.

Le système des flexi-jobs, c’est-à-dire une formule de travail flexible et fiscalement intéressante mise en place dans certains secteurs d’activités, connaîtra à partir du 1er janvier 2024 plusieurs changements. Outre l’extension du régime à neuf secteurs supplémentaires, le montant défiscalisé sera dorénavant limité, a indiqué à Belga le porte-parole du ministre fédéral de l’Économie et du Travail, Pierre-Yves Dermagne.

A partir du mois de janvier, neuf nouveaux secteurs pourront ainsi recourir à de la main-d’œuvre ponctuelle dans le cadre d’un contrat flexi-job pour un emploi complémentaire. Il s’agit des secteurs du transport en bus/autocar, des pompes funèbres, de l’évènementiel, de l’alimentation, des écoles de conduite, de l’automobile, de l’agri- et horticulture, de l’immobilier et du déménagement. Jusqu’ici, le système des flexi-jobs était limité à 10 secteurs (horeca, commerce de détail, coiffure/soins de beauté/centres de fitness, boulangerie, commerce alimentaire, grands magasins, spectacle, sport, cinéma et soins de santé).

Un salaire maximum sera également fixé.

En outre, la réforme met en place des mesures visant à prévenir les abus du système. Il ne sera notamment plus possible de travailler comme flexi-jobiste auprès d’une entreprise appartenant au même employeur que son emploi principal.

De plus, les travailleurs qui passent d’un emploi à temps plein à un emploi à 4/5e se verront appliquer un délai de carence ou « période de réflexion ». Ils ne seront autorisés à travailler en tant que flexi-jobistes que trois trimestres après la transition.

Enfin, les charges patronales spécifiques au système des flexi-jobs (pas de cotisations de sécurité sociale ordinaires et de précompte professionnel) augmenteront, passant de 25 à 28 %.

La pension augmente

La pension minimum augmentera de 2,08 % à partir du 1er janvier, a indiqué jeudi le cabinet de la ministre des Pensions Karine Lalieux. L’allocation de remplacement de revenus (ARR) sera elle aussi revue à la hausse.

Un ou une travailleuse isolée ayant presté une carrière complète (soit 45 ans) verra ainsi sa pension grossir de 327 euros par rapport aux 1.292 euros alloués depuis septembre 2020, pour atteindre 1.619 euros nets par mois. Le montant mensuel d’une pension au taux ménage passera de son côté de 1.614 à 2.172 euros nets.

Cette hausse « concerne un million de bénéficiaires de la pension minimum, dont une majorité sont des femmes », a souligné la ministre socialiste. Les pensions supérieures au minimum et qui ont débuté en 2019 seront quant à elles augmentées de 2 %.

L’allocation de remplacement de revenus sera également accrue et atteindra 1.295 euros par mois pour une personne isolée (en hausse de près de 335 euros par rapport à octobre 2020), 863 euros pour un cohabitant (contre 639 euros) ou 1.750 euros en cas de famille à charge (contre 1.296 euros en octobre 2020).

L’ARR est octroyée aux personnes en situation de handicap qui, en raison de leur situation physique ou mentale, peuvent gagner un tiers de revenus en moins par rapport à une personne valide sur le marché du travail. Plus de 140.000 personnes en bénéficient en Belgique, selon les chiffres du cabinet.

Par ailleurs, le pécule de vacances des pensionnés augmentera lui aussi, de 2,55 % pour sa part. Il faudra toutefois attendre le mois de mai pour en profiter.

Instauration des chèques-repas pour les fonctionnaires fédéraux

Près de 65.000 fonctionnaires fédéraux bénéficieront de chèques-repas à partir du 1er janvier 2024. Ils ne devront finalement pas attendre le 1er avril.

Un préaccord conclu en juin 2022 prévoyait à la fois une augmentation de salaire et des chèques-repas dès la fin 2022. Cependant, lors des négociations budgétaires d’octobre dernier, le gouvernement avait toutefois décidé de reporter la mesure au printemps 2024, au grand dam des syndicats.

Les chèques-repas seront finalement accordés à partir du 1er janvier. Concrètement, chaque membre du personnel bénéficiera d’un chèque-repas électronique nominatif par jour presté, dont la valeur nominale est fixée à 6 euros. Par fonctionnaire, cela représentera un gain de quelque 1.000 euros net par an.

Tarifs sociaux

Les tarifs sociaux augmenteront le 1er janvier en moyenne de 9,6 % pour le gaz naturel et de 9,3 % pour l’électricité, selon les données du régulateur fédéral de l’énergie (Creg).

Pour le gaz naturel, le prix TVA comprise atteindra désormais 5,371 cents/Kwh, soit une hausse de 0,469 cent par rapport au dernier trimestre de 2023.

Pour l’électricité, le tarif monohoraire TVA comprise affichera 23,441 cents/Kwh, soit une progression de 1,873 cent.

Titres-services en Wallonie

Dès ce 1er janvier, les titres-services passeront de 9 à 10 euros en Wallonie, comme prévu dans l’arrêté adopté le 1er décembre dernier en dernière lecture par le gouvernement régional.

Concrètement, le texte interdit aux agences de réclamer des frais complémentaires aux utilisateurs de ces titres, une pratique qui s’est répandue ces dernières années. En contrepartie, le titre-service passera de 9 à 10 euros en Wallonie. « Cette indexation n’impactera que faiblement les utilisateurs puisqu’à l’heure actuelle, la majorité d’entre eux paie déjà plus de 10 euros de l’heure avec les frais complémentaires réclamés par les entreprises », assurent les autorités.

Les frais de déplacement des travailleuses seront également mieux remboursés, avec un remboursement à hauteur de 100 % de l’abonnement social pour les déplacements domicile-lieu de travail. Les entreprises seront quant à elles obligées de procéder à une analyse de risques et de respecter strictement les règles relatives à la surveillance de la santé des travailleuses, en organisant notamment des visites médicales.

Epargne

Le 1er janvier 2024, l’avantage fiscal prévu dans le cadre de l’épargne à long terme fédérale, qui s’applique notamment aux versements dans une assurance-vie ou à un emprunt pour une seconde résidence, sera supprimé pour la plupart des dépenses prévues dans ce cadre.

Cette réduction d’impôt est destinée à des dépenses spécifiques et s’élevait à 30 % des remboursements ou des dépenses. Dans le cadre d’un emprunt pour une seconde habitation (sous certaines conditions), cet avantage fiscal est plafonné à 705 euros par personne par an.

Seules les personnes qui contractent ou refinancent un emprunt avant le 31 décembre 2023 peuvent conserver cet avantage durant la durée du prêt. En cas de prêt après cette date, la réduction d’impôt sur l’épargne à long terme ne sera plus appliquée.

Le gouvernement fédéral a toutefois décidé que l’avantage fiscal reste maintenu pour les versements dans le cadre des assurances-vie dits ordinaires, à savoir des contrats d’assurance-vie des branches 21 et 23 qui garantissent un rendement limité.

En plus de ce changement sur l’épargne, les mutuelles ne pourront plus, dès le 1er janvier 2024, proposer à leurs affiliés de constituer une épargne prénuptiale. Les contrats déjà en cours se poursuivront, eux, jusqu’à leur terme.

L’épargne prénuptiale est un plan d’épargne dans le cadre duquel une petite somme d’argent pouvait être versée chaque année. Les versements -compris entre 18 et 48 euros- étaient effectués une fois par an, entre le 14e et le 26e anniversaire du bénéficiaire. Lorsque l’intéressé(e) se mariait, introduisait à la commune une déclaration de cohabitation légale ou atteignait l’âge de 30 ans, il/elle touchait le capital épargné ainsi que les intérêts.

Assurance revenu des indépendants

Les assureurs s’engagent à proposer à leurs clients indépendants de prolonger leur couverture revenu garanti jusqu’à l’âge légal de la retraite, à savoir à 66 ans à partir de 2025 et à 67 ans à partir de 2030, rapporte mercredi Assuralia, l’Union professionnelle des entreprises d’assurances. L’engagement figure dans un nouveau code de bonne conduite qui s’appliquera à partir du 1er janvier.

La couverture revenu garanti protège les indépendants qui ont davantage besoin d’un complément à la sécurité sociale en cas d’incapacité de travail de longue durée. Elle court généralement jusqu’à l’âge de 60-65 ans. Face à la tendance sociétale incitant à travailler plus longtemps et au relèvement de l’âge légal de la retraite, les assureurs s’engagent à prolonger cette couverture, avec le consentement du client.

Le code de bonne conduite prévoit que les assureurs prendront eux-mêmes l’initiative de contacter leurs clients assurés au plus tard avant fin 2026. Si leur contrat prend fin avant cette échéance, les indépendants peuvent entamer eux-mêmes la procédure via les canaux habituels, précise Assuralia.

La proposition de l’assureur ne s’accompagnera par ailleurs pas de questionnaire médical ou d’examen préalable.

Le code de bonne conduite s’appliquera à chaque assurance revenu garanti (aussi bien en tant que garantie principale que garantie complémentaire) prévoyant le versement d’une rente et dont la couverture actuelle court au moins jusqu’à l’âge de 60 ans. Il sera également d’application aux assurances individuelles revenu garanti souscrites par des travailleurs salariés.

Régularisation des revenus non déclarés

Il ne sera plus possible de régulariser les revenus et les capitaux non déclarés à partir de 2024, via la procédure de déclaration libératoire unique (DLU).

Le 31 décembre 2023 marque la fin du dernier cycle de régularisation fiscale. Jusqu’à cette date, les contribuables ont la possibilité de déclarer ou de régulariser spontanément leur argent non déclaré. Ils bénéficient alors d’une immunité pénale et fiscale, et doivent s’acquitter de l’impôt au taux normalement dû, majoré de 25 %, pour les capitaux non prescrits (perçus à partir du 1er janvier 2016) et d’un prélèvement au taux uniforme de 40 % pour les capitaux fiscalement prescrits (perçus jusqu’au 31 décembre 2015).

Les déclarations de régularisation déposées dans la boîte aux lettres du Point de contact ou reçues par la poste – la date du cachet postal faisant foi – après 12h le mardi 2 janvier ne seront plus considérées comme des déclarations de régularisation de l’année 2023.

Prix des cigarettes

A partir du 1er janvier 2024, fumer sera toujours aussi nocif pour la santé et deviendra encore plus mauvais pour le portefeuille et ce qu’il s’agisse de cigarettes électroniques ou de cigarettes classiques. Ainsi, un droit d’accises, s’élevant à 0,15 euro par ml, sera prélevé sur les liquides à vapoter, tandis que les produits liés au tabac verront leur prix augmenter de 25 % environ, ont confirmé à l’agence Belga les ministres fédéraux des Finances et de la Santé publique.

Concrètement, il faudra débourser deux euros de plus (plus ou moins 25 %) pour un paquet de cigarettes. Le tabac en pot verra également son prix augmenter. La hausse des accises sera de 52 euros par mille cigarettes et de 42,6 euros par kilo de tabac à fumer.

Une nouvelle taxe sera également instaurée sur les liquides (avec ou sans nicotine) pour cigarettes électroniques. Elle s’élèvera à 0,15 euro par ml, ce qui correspond à une hausse d’1,5 euros pour un flacon de 10 ml et de 16,5 euros pour un flacon de 100 ml.

Prix des timbres

Bpost va adapter ses tarifs à partir du 1er janvier pour compenser en partie la hausse des coûts liée à l’inflation et à la baisse du volume de courrier. Le timbre-poste Non Prior, acheté à la pièce, passera ainsi de 1,39 euro à 1,46 euro, tandis que le timbre-poste Prior verra son prix unitaire passer de 2,17 euros à 2,27 euros.

Par ailleurs, le tarif d’affranchissement d’un envoi normalisé expédié en Europe grimpera à 2,66 euros à l’achat de minimum 5 timbres-poste et à 2,78 euros pour un achat à l’unité.

Pour les envois expédiés hors Europe, le tarif international s’élèvera à 2,88 euros à partir de 5 timbres-poste et à 3 euros à l’unité.

Le prix d’envoi des colis sera également majoré.

Si l’indice pivot devait être dépassé à deux reprises au moins en 2024, les tarifs pourraient également encore augmenter de 3 % au cours de l’année 2024, prévient bpost.

Crédits hypothécaires

Le plafond des frais de dossier pour un crédit hypothécaire sera ramené de 500 euros à 350 euros dès le 1er janvier 2024, afin d’enrayer une course à l’échalote.

L’Observatoire des prix a, en effet, montré qu’entre 2014 et 2018, les établissements de crédit ont augmenté le prix de la souscription d’un prêt immobilier d’environ 50 % en moyenne, passant de 320 à 479 euros, sans justification claire.

Par la suite, les frais de dossiers ont encore grimpé pour atteindre le maximum légal de 500 euros.

« Des frais bien trop élevés », a fait remarquer le ministre de l’Economie, Pierre-Yves Dermagne (PS), dans la mesure où « ils rendent l’accès à la propriété plus difficile ». « De plus, leur caractère forfaitaire pénalise davantage les crédits de faible montant », a-t-il souligné.

Au vu de l’évolution numérique (le client d’une banque étant souvent amené à fournir lui-même des données en ligne, avant d’entamer le processus de souscription d’un crédit), les frais de dossiers de 500 euros ne se justifient décidément plus. Ils passeront à 350 euros dès l’année prochaine.

Télécoms

L’opérateur télécom Voo, propriété d’Orange, a annoncé une augmentation de plusieurs de ses abonnements et packs à partir du 1er janvier 2024.

Au total, ce sont 79 tarifs qui sont touchés par ces hausses, est-il précisé dans la nouvelle grille tarifaire de Voo. Ainsi, les abonnements pour la télévision, la téléphonie fixe, la téléphonie mobile et l’internet fixe grimperont de 3 à 7 euros par mois selon les formules choisies. Les formules internet/téléphonie mobile/télévision seront entre 2 et 6 euros plus chères mensuellement.

Les abonnements internet seuls augmenteront de 3 à 3,5 euros par mois alors que la hausse sera de 1,5 euro pour les clients des abonnements TV analogique ou numérique uniquement.

L’opérateur de télécommunications Proximus augmente le prix de plusieurs de ses abonnements dès le 1er janvier 2024. L’entreprise explique ces hausses par la pression de l’inflation sur ses coûts.

Comme en juillet dernier, Proximus augmente de 3 euros par mois le prix de ces packs Flex, comprenant des abonnements à Internet, la télévision et un forfait mobile. Des données mobiles supplémentaires seront toutefois proposées en complément. Concernant les abonnements uniques à Internet, ceux-ci seront plus chers, entre 2 et 3 euros de plus selon le produit. L’abonnement le moins cher, Internet Essential, passera ainsi de 25 à 28 euros par mois.

Source : le soir

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